Un conte écrit à 26 : Les aventures de Lundi

Publié le par cycle3

Au petit Bonheur, la chance.

 

 

Chapitre 1

 

                          Bizarrement, cette histoire ne commence pas dans le grand nord mais dans le sud de la France, au cœur d’un territoire que l’on nomme « Le Rougier ».

Un village nommé Montlaur, entouré de terres rouges rouille, possède une petite école en pierre, où nous retrouvons un groupe d’enfants pressés. En effet, nous sommes un vendredi, jour des vacances scolaires, et tous sont pressés de profiter de ces premières minutes de liberté.

 

                         Comme à chaque vacance, chacun emporte dans son cartable, ou sous le bras un exemplaire du journal de l’école qui raconte les derniers faits importants de l’année.  

C’est ainsi que débute cette extraordinaire aventure, au moment où l’un d’eux, distrait par un petit oiseau, laisse échapper l’une des pages du journal. Elle est immédiatement emportée par ce diable de Vent  d’Autan, qui la fait virevolter, zigzaguer et l’emporte très haut dans le ciel.

 

                      Puis cette feuille passa de souffle en souffle entre les vents nommés Föhn vers la Suisse, Roger en Angleterre, Passat au dessus de l’Atlantique Nord et bien sûr le plus cruel  de tous : le terrifiant Pittaraq.  Il essaya en vain de la pulvériser à grands coups de bourrasques, de rafales et de tourbillons. Puis, lassé, il la libéra de sa pression et elle vint se poser en douceur dans le froid de la banquise.

 

 

 

 

Chapitre 2

 

 

 

                       Lundi, prononcez « Loundi » est un animal très particulier. On dit souvent que c’est le mélange d’un pingouin et d’un perroquet, mais c’est un macareux moine.

 

                       Il habite dans le grand nord, au dessus d’une immense falaise, au milieu de centaines d’autres macareux.

 

                        Aujourd’hui, il doit se consacrer à la pêche et rapporter suffisamment de poissons pour nourrir sa famille. Il s’élance donc du haut de la falaise et se laisse porter par les vents jusqu’à sa zone de pêche. Il observe la surface de l’océan à la recherche de motelles ou de lançons qui sont ses poissons favoris. Mais il n’y en a aucun. Il décide alors de plonger et de continuer ses recherches sous l’eau : toujours rien. Il plonge encore plus profond et ne trouve que quelques mollusques. C’est avec ce maigre butin pas très appétissant qu’il retourne chez lui. Après avoir partagé ce petit repas, il décida de se rendre chez Mardi  le plus sage et le plus vieux d’entre eux.

 

             Il habitait sous un énorme rocher qui formait un abri résistant à tous les vents. Après les discutions d’usage, Lundi lui expliqua qu’il était de plus en plus difficile de trouver du poisson.  Mardi répondit que beaucoup de macareux lui avaient expliqué la même chose et que ceci le préoccupait de plus en plus. Le poisson disparaissait et il fallait comprendre pourquoi. Le vieux sage qui avait observé Lundi depuis sa naissance savait qu’il avait toujours aidé les autres. C’est pour cela qu’il lui proposa de partir à la recherche d’une solution pour faire revenir le poisson.

 

Lundi, toujours prêt à rendre service, accepta immédiatement.

 

-Mais où aller pour trouver une solution ?

-J’ai ici une chose étrange, que j’ai trouvée un matin près de ma maison. Le hasard apporte souvent une aide précieuse.

 

Il disparut au fond de son logis, et revint quelques instants plus tard avec dans le bec une feuille de papier toute déchiré et abîmé.

 

-Prend ceci ! Cela devrait aider pour savoir où aller chercher une solution pour nous. Surtout fait très attention lors de ton voyage et n’oublie pas ce conseil : le hasard peut être parfois surprenant mais si tu sais l’aider, il te guidera.

 

Sur ces mots, Lundi regagna sa maison. Il annonça son départ à son épouse et prépara ses affaires. Il sortit ensuite le papier et l’observa avec attention.

 

 

Il sut … 

 

 

 

Chapitre 3

 

 

Dès les premiers rayons de soleil, Lundi fit ses bagages. Il décolla rapidement et se dirigea vers le sud du Groenland.

Après plusieurs heures de vol, il décida de faire une pause. Il se posa sur la banquise, et mangea quelques petits poissons.

 

 

 

 

Soudain, derrière lui, il entendit un grognement. Un immense ours polaire, blanc comme la neige, les yeux rouges comme la braise et tristes comme la pluie, s’avançait vers lui.

 

 

 

 

-        Bonjour, pourquoi es tu si triste ?

-        Car cela devient insupportable !

-        De quoi parles-tu ?

-        De cette banquise qui fond sans arrêt !! Il est de plus en plus difficile de survivre ici.

-        Ecoute ! Je suis Lundi et je suis en route pour essayer de trouver une solution pour sauver ma famille. Pour nous, le problème c’est qu’il n’y a plus de poisson. Je te promets d’essayer de trouver aussi la solution à ton problème.

-        Pourquoi m’aiderais tu ?

-        Car le sage de mon village m’a appris que je devais écouter le hasard. Si nous nous sommes rencontrés, c’est grâce à ce hasard.

-        Alors, moi aussi je vais te donner quelque chose qui pourra t’aider. Je m’appelle Naulie et mon grand père voyageait beaucoup. Il m’a appris qu’il existe un lieu à l’abri des chasseurs où tous les animaux peuvent venir se réfugier. Il est protégé par un sort qui ne laisse entrer que les animaux.

 

L’ours indiqua à l’oreille de Lundi où se trouvait ce lieu magique. Il lui donna une réserve de nourriture pour la suite de son voyage.

 

Il regarda Lundi disparaître dans les nuages.

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 4

 

Lundi volait depuis plusieurs heures au dessus du Détroit du Danemark, en direction de l’Islande. Il commençait à avoir mal aux ailes et à avoir très faim. Alors il se posa sur la surface de l’océan.

 

Il atterrit sur une sorte de gros caillou gris bleuté. Ce rocher était plus gros que tous les macareux moines de sa colonie réunis. D’un coup, cette chose souffla un énorme jet d’eau à plusieurs mètres de haut. Le gros caillou se releva et Lundi vit qu’il avait une tête énorme et de l’autre coté une nageoire caudale encore plus impressionnante.

Il entendit alors une grosse voix qui lui dit :

-Qui es tu, et que fais-tu sur mon dos ?

Lundi tremble de peur.

-        Je suis Lundi, le macareux moine. Je m’excuse mais je pensais que tu étais un caillou.

 

La baleine souffla de rire.

-        Mais non ! Je suis une baleine bleue, le plus grand mammifère terrestre. Je m’appelle Bulle. Que fais tu si loin de chez toi ?

-       En fait, je … ah ….

Bulle lui coupa la parole et se mit à nager à toute vitesse.

 

-        Que fais tu ?

-        Regarde derrière nous ! Des chasseurs de baleine ! 

 

 

 

Le baleinier se rapprochait d’eux, et Lundi aperçut l’énorme harpon installé sur la proue du navire. Il se souvint alors de l’ours polaire et de son secret.

- Bulle,   écoute moi ! Je sais comment échapper aux chasseurs. Plonge sous l’eau immédiatement !

 

La baleine obéit. Lundi prononça alors les mots magiques de l’ours et ils furent transportés à des kilomètres de là en quelques secondes.

 

Enfin à l’abri, tous les deux reprirent leur souffle.

-        Merci, tu m’as sauvé la vie. Ces chasseurs sont terribles, ils ont déjà tué beaucoup de membres de ma famille.

-        Tu n’as pas à me remercier. Le hasard avait prévu cette rencontre.

-         Je vais quand même t’offrir quelque chose qui est pour nous un trésor. C’est de l’ambre gris, une sorte de pierre très rare. Je ne sais pas comment cela pourra t’aider, mais prends la quand même.

 

Les deux nouveaux amis se saluèrent une dernière fois. Lundi repris son voyage, cap au sud, accompagné du chant de la baleine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 5

 

 

       Le survol de l’Islande était vraiment magnifique. Lundi voyait pour la première fois un paysage d’une couleur verte.

Il avait traversé l’île du nord au Sud et se posa sur un glacier, en bordure d’un lac. A la surface, flottaient des icebergs aux reflets bleus.

 

Lundi s’installa pour manger lorsqu’il remarqua une tâche blanche qui se déplaçait devant lui. Cette tâche bougeait très vite, s’arrêtait, puis repartait à toute vitesse.

 

Lorsqu’elle arriva près de Lundi, il reconnu un renard polaire.

 

-        EH ! Monsieur le renard ! Pourquoi m’espionnes tu ?

-        Euh…. Je ne t’espionne pas, je m’entraîne.

-        A quoi ?

-        A m’approcher sans être vu et sans être senti.

-        Alors c’est raté !! Je t’ai vu depuis longtemps et il est vrai que ton odeur est très très forte !!!

-        C’est mon problème, je n’ai pas attrapé de proie depuis des jours depuis que je suis passé dans une flaque noire qu’avaient laissée des hommes au milieu de mon territoire. Depuis, cette odeur ne me lâche plus et si cela continue, je vais mourir de faim.

-        Décidément ce hasard !! Le vieux sage savait !

-        Quoi ?

-        Ecoute, assieds toi et partageons mon repas.

 

 

 

 

 

                     Lundi raconta son histoire au renard. Puis, il lui montra la pierre donnée par la baleine. Celle-ci sentait très bon. Lundi lui offrit de très bon cœur.

                     Le renard se frotta du museau jusqu’à la queue avec cette pierre. Et l’odeur des hommes disparut.

 

-Moi aussi, j’ai un cadeau pour toi.

 

           Il sortit de son terrier un os sculpté en forme de tube. Il l’offrit à Lundi, en lui expliquant que c’était un sifflet qu’il avait trouvé après le passage des hommes.

 

 -Maintenant, direction : les îles Féroé ! s’écria Lundi en décollant.

 

Il vit en s’éloignant que le renard s’approchait discrètement d’une souris. Apparemment, elle ne l’avait pas senti !

 

 

 

 

Chapitre 6

 

 

            La première chose qui le surprit en arrivant sur les côtes des îles Féroé, ce fut le nombre d’oiseaux de toutes les sortes qui vivaient là.

 

             Il repéra un groupe de canards siffleurs qui pêchait, et il décida de faire une pause pique nique.

Il s’approcha en planant puis plongea à toute allure et remonta sur la berge du lac, le bec rempli de poissons.

 

-        Alors là, mon petit, je suis épaté !

-        Bonjour, moi je m’appelle Lundi et toi ?

-        Moi, Outou, je suis un canard non siffleur.

-        Un quoi ???

-        Un canard siffleur muet, si tu préfères. Tout petit, j’ai eu un accident et depuis je ne peux plus siffler.

 

 

            La bouche pleine, Lundi mâche lentement en l’écoutant. Il sent ses forces revenir au fur et à mesure qu’il avale les poissons.

-        J’ai ici un objet, que m’a donné un renard …

-        UN RENARD !!!!

-        Ne t’inquiète pas, il ne voyage pas avec moi. Il m’a donné un sifflet. Si cela peut t’aider, je te l’offre.

 

Le canard mit le sifflet dans son bec et à sa grande surprise : il réussit à siffler !

 

Un large sourire sur son bec, il remercia le macareux.

 

Je n’ai rien, pas de trésor, pas de secret. Tout ce que je possède, se sont mes plumes.

Il détacha la plus belle et la plus colorée.

-        Prend celle la ! J’espère qu’elle te sera utile.

 

Rassasié, Lundi pouvait reprendre son voyage.

Le coup de sifflet indiqua le départ.

 

 

 

  

Chapitre 7


              Il arriva vers 9 heures du soir sur le sol irlandais. Il trouva un nid pour la nuit au dessus d’un champ de moutons. Il en compta quelques uns et s’endormit rapidement.

 

 

         Il fut réveillé en sursaut par des cris : deux géants se disputaient violemment au milieu d’immenses rochers. Lundi préféra s’éloigner pour découvrir ces nouveaux paysages.

Il vit dans un champ un troupeau de moutons aussi blanc que son ami l’ours. A l’autre bout du champ, tout seul, broutait un mouton noir.

 

-        Bonjour, pourquoi n’es tu pas avec les autres ?

Le mouton noir se retourna.

- Je suis noir, voila pourquoi !

-        Et alors ?

-        Alors les autres ne me veulent pas dans leur troupeau. Ils pensent que je ne suis pas assez bien.

-        Etrange ! Dis moi, autre chose, c’est quoi ces deux géants qui se disputent là bas ?

-        Ils se disputent depuis des centaines d’années, pour savoir à qui appartient ce tas de rochers que l’on appelle « la chaussée des géants ».

 

Lundi réfléchit en observant autour de lui : un mouton noir, deux géants et une plume. Le hasard n’était pas très clair.

 

      Quand soudain, il aperçu une pieuvre échoué sur la plage. Un sourire apparut sur son bec.

Il partit ramasser la pieuvre, et il l’offrit au mouton ainsi que la plume.

-Que veux tu que je fasse avec ça ?

- Ce soir, tu iras sur la chaussée des géants et tu traceras avec cette plume et avec l’encre de la pieuvre, un trait pour partager cette chaussée en deux. Comme tu es noir, tu passeras inaperçu.

 

Et c’est comme ça que le lendemain, les deux géants qui n’avaient plus de raison de se disputer cessèrent de crier. Le mouton noir qui était maintenant un héros fut accepté au milieu des autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 8

 

 

            Lundi continua son voyage au rythme de ses battements d’ailes. Il traversa des orages, croisa des vols d’oies sauvages et parvint au dessus d’une grande ville : Londres. Il y avait beaucoup d’immeubles et de bruits. Des bus rouges roulaient dans les rues. Il vit Big Ben et le London Bridge.

 

         Il décida de passer la nuit dans un parc avec les écureuils et les pigeons.

 

 

                     Ainsi reposé, Lundi repartit de Londres. Au dessus de Paris, il fut très impressionné par les monuments qu’il voyait. Ce qui lui plut le plus c’était la tour Eiffel.

 

 

              Puis direction Clermont Ferrand. Après avoir survolé la chaîne des volcans éteints, il fit une pause pour reprendre des forces.

 

Une bonne nuit de sommeil, lui permit de traverser le Massif Central sans encombre. Il arriva au dessus du Rougier en milieu de matinée. Il se posa avec prudence sur cette terre rougeâtre.

 

 

Un lapin, surgit de nulle part, se mit en travers de son chemin et lui dit :

 

- Alors, c’est toi le célèbre macareux moine Lundi ?

- Oui, pourquoi ?

- Tout le monde parle de toi, et pas seulement dans les environs. Les animaux sont au courant du but de ton voyage.

- Mais qui es tu ?

- Je suis « Spitz », le lapin sorcier. Dis moi comment pourrais je t’aider ?

- Je dois rejoindre « l’école du Rougier », sais tu où elle se trouve ?

- Bien sûr, je vais t’y accompagner.

Tous deux prirent la direction de l’école.

 

-        Comment vas-tu faire, une fois arrivé ?

-        C’est le hasard qui me guide. Je dois trouver une solution pour sauver ma colonie et mon ami l’ours polaire.

-        J’ai une idée : je vais te transformer en humain pour que tu puisses leur expliquer tes problèmes.

 

            Lundi se sentit tout bizarre, sans ailes et sans plumes. Il se sentait immense.

Il franchit le portail de l’école, lorsque Spitz l’interpella

-        Prends cette peluche de macareux moine avec toi. Pour qu’ils n’oublient pas tes paroles. Et bonne chance !

-        Merci pour tout, mon ami !

 

        Lundi monta à l’étage, dans la classe des grands. Il fut bien accueilli et les enfants furent très attentifs à son exposé. Il leur expliqua que  tout ce qui était fait ici, la pollution et le gaspillage, mettait en danger les animaux qui vivaient dans le grand nord.

 

         Il comprit dans leurs regards que sa mission était terminée. Il leur offrit la peluche et sortit de la classe, pris une grande respiration, reprit forme macareux et récita les mots secrets de l’ours pour retourner chez lui.  

 

Les enfants expliquèrent tout cela à leurs parents, qui en parlèrent à leurs amis, qui eux le dirent à leurs amis ….

  

 

 

 

Chapitre 9

 

                Une aurore boréale éclairait le ciel.

 

 

 

Un an après son voyage, Lundi avait vieilli. Il avait maintenant sept ans. Pour nous les hommes c’est encore jeune, mais chez les macareux, c’est un âge difficile à atteindre.

 

     Lorsqu’il était rentré, le sage avait disparu, comme par hasard. Lundi avait donc pris sa place. Il pensait souvent à lui, et à ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres.

 

                         Aujourd’hui, du haut de la falaise, il pouvait admirer sa colonie. Les humains avaient bien progressé et le poisson était revenu. Son ami, l’ours polaire était lui aussi satisfait car la banquise avait repris sa taille normale.

 

 

 

                          A chaque fois qu’il regardait le soleil rougir de froid, il pensait  à cet endroit, tout là bas, vers le sud.

 

 

 

 

Les auteurs

 

 

 

Joris          Zoé               Célestin

 

         Marine             Noé 

 

  Mathilde     Gaëtan  Victor                

 

Harold        Eva             Lionel                    

 

Audrey             Inès              Camille                                      

 

Lucy            Izia        Juliette                

 

Eva                  Arthur        Benoît 

 

Enzo                Rémi                Cloé                     

 

Gauthier        Anaïs               Yassine                          

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R
se conte est tout simplement magnifique et dit toute la verité sur ce qui se passe sur la planete bleu. Bravo a tous pour ce conte.
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E
Je n'avais jamais eu l'occasion d'aller sur la banquise et je viens de faire un très joli voyage en compagnie de Lundi et ses amis les animaux.<br /> J'en retiens le message, et félicitations aux enfants de Montlaur à qui je souhaite de bonnes vacances bien méritées.
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